Comment améliorer la stabilité d'un KAYAK bois DK13
Quiconque a donné quelques coups de pagaie dans le célèbre kayak DK13 aura éprouvé dans sa chair la notion de stabilité
Reste ensuite à la définir de manière objective. Merci à Guillemot Kayak pour son article fouillé sur le sujet d'où est tiré la citation ci dessous
"Pour qu’un kayak soit stable, il doit : soit appliquer une force à même de faire revenir l’ensemble à la verticale , ou au minimum trouver un nouvel état d’équilibre incliné ."
Comparé à une autre célébrité des kayak bois, le "Léo" , on peut affirmer que le DK13 fait preuve d'une versatilité surprenante. Tant que son kayakiste garde l'esprit en éveil, pas de souci, il file droit, vite et sans effort.
Mais pas question de s'assoupir au détour d'un méandre, car dés que votre tête penchera d'un coté ou de l'autre, cela réveillera la versatilité du DK13 et vous sortira instantanément de votre torpeur naissante.
Pourquoi tant de célérité à basculer d'un coté ou de l'autre ?
C'est dans ses gènes, le DK 13 à une coque en V, alors que le Léo est à fond plat.
De facto le DK13 aura donc une tendance naturelle à "se poser" sur l'une ou l'autre des faces de son V là ou le Léo restera tranquillement horizontal. D'où cette impression d'instabilité naturelle du bateau
Est-ce qu'on peut contrebalancer cette instabilité ?
Oui, la première méthode consiste à pagayer. En prenant appui sur la pagaie et avec l'inertie de l'avancement le kayak devient plutôt stable
Ensuite on peut essayer d'abaisser son siège au maximum dans le fond du kayak pour faire descendre le centre de gravité de l'ensemble "bateau + kayakiste".
On peut encore affiner sa propre réactivité à la versatilité du bateau avec une bonne gestion du cale-pied et cale genou, afin de "faire corps" avec le bateau et l'obliger à réagir au doigt et à l'œil (enfin plutôt aux hanches et au genoux)
J'ai déjà mis en pratique tout cela, et quand je sors en randonnée à plusieurs, je me sens en sécurité dans le bateau. et du coup la stabilité ressentie est plutôt bonne (ce n'est plus un problème, comme quoi tout cela est très subjectif)
Mais tout seul, sur une grande étendue d'eau, et pour peu que le vent se lève et qu'il fasse froid, les conséquences d'un cabanage deviennent un peu plus prégnante à l'esprit, et dans ce cas, la stabilité ressentie en prend un sacré coup.
Du coup on se prend à imaginer moults appareillages pour se prémunir contre les cabanages intempestifs.
- Flotteurs latéraux (comme un catamaran),
- Dérive centrale ou latérales,
- Refaire le fond pour le mettre à plat,
- Se construire un Léo... bref ça cogite.
Le DK13 est un kayak "beau, simple, performant...et pas cher". la solution doit donc rester dans cette philosophie .
Nos glorieux ainés d'OICO, ont déjà été confrontés au problème. leur grande sagesse les as conduits à creuser la questions des dérives latérales : voir sur le forum OICO
Les photos ont hélas disparu, mais la description des solutions semble répondre aux critères énoncés ci-dessus
Personnellement j'ai pu éprouver l'apport de dérive latérales sur un kayak plastique sur lequel j'avais bricolé une voile. Quand je plongeai les dérives dans l'eau j'avais l'impression que le bateau "se collait" à la surface, ou "se plantait" dans l'eau. C'est cette sensation que je voudrais retrouver sur le DK13.
Sur les forums et pages web, c'est surtout en kayak de mer qu'on parle "dérive", et pas tellement pour la stabilité, mais plutôt pour contrebalancer le lof quand on a du vent de travers. Ils optent souvent pour des dérives centrales en arrière de l'hiloire et avec un puit de dérive pour gérer le coté "retractable". https://ohmyboat.com/shop/derive-kayak-mer/
C'est pas mal mais j'ai pas la place de mettre ça dans mon caisson arrière, et ça fait un gros chantier pour l'installation
Bon donc on part sur des dérives latérales faites maison.
Reste ensuite à trouver :
- Le moyen de fixer le "bazar" de manière optionnelle sur le kayak, sans casser la beauté de sa ligne de pont
- Le moyen de monter ou descendre les dérives à la demande, étant entendu qu'on peut oublier des dérives sabre qui vous planteront sur le premier caillou ou bas fond rencontré. donc les dérives doivent être pivotantes
Cet article va raconter les essais pour y parvenir
Fabrication d'une barre transversale
Je fais l'impasse sur une barre "horizontale", qui permettrait de faire pivoter les deux dérives en même temps, mais esthétiquement parlant c'est vraiment pas joli car la ligne de pont du DK13 est très bombée et ca va lui donner un coté "tréteau" carrément pas beau.
Donc on va cintrer. (j'avais bien réussi à cintrer de l'okoumé à sec pour refaire l'hiloire)
Premier jet avec une plinthe en sapin de l'épaisseur de l'okoumé
4 erreurs de débutant:
- la plinthe est trop épaisse
- elle a des nœuds
- je suis trop pressé à faire le serrage (le chauffage au sèche cheveu ne suffit pas)
- je ne mets pas de planche en sandwich
résultat : ça craque
Nouvel essai avec les améliorations suivantes :
- une plinthe moins épaisse (1 cm) et sans nœud
- deux sangles qui se croisent car le tirant est plus fort d'un coté que de l'autre
- une chute de CP 4mm pour faire sandwich
- de la patience dans le serrage : pas trop forcer, attendre une bonne heure entre chaque tentative de rajouter un cran
- protéger le vernis du pont avec un tissus
- ca éclate un peu à l'endroit ou la largeur de la planche dépasse celle du sandwich
- et en fait le cintrage a froid fait que le bois reprend sa forme naturelle quand on enlève les sangles, donc pour une pièce amovible, ça ne va pas marcher
- regarder le fil du bois aussi dans l'épaisseur (dans le sens de la courbe)
- plutôt des bois de feuillus, noyer, hetre, chene et si possible déjà humide. le résineux casse facilement
- faire tremper le bois à cœur environ 1 semaine pour diminuer les risques de casse
- prévoir 5 à 10cm de longueur en plus de chaque coté, ça facilite le cintrage et permet de débarraser ensuite des éventuelles traces de bord de cintrage
- trucs pour bricoler son étuve, caisse bois ou sac en plastique. prévoir une évacuation en bas pour évacuer la condensation. si sac c'est bien de rajouter un isolant.
- le feuillard, (sandwich), indispensable
- 30 minutes max d'étuvage , plus c'est moins bien
- des gants pour sortir la pièce (c'est chaud)
- la vitesse d'exécution du cintrage 1 minute
- temps de séchage 2-3 jours en restant "contraint"
Reste à trouver le moyen de poser les deux dérives :
- Sans pièces en acier qui vont rouiller en une saison, donc tout en bois.
- en veillant à ce qu'elles
- Soient verticales
- Puissent pivoter en cas d'obstacle ou à la demande, sans pour autant remonter vers l'avant et sans se lancer dans un accastillage de 3 mats.

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